Nuées
L’avance laiteuse des nuées couvrait les hautes prairies
Et fantômes d’hier, les noirs troupeaux s’estompaient sans bruit
Ouvrant la voie aux songes endormis qui s’échappaient alors
A peine dégourdis d’un départ manqué pour la grande nuit
De l’hiver
Deux petites filles couraient dans les prés verts en se donnant la main
Une mère berçait son enfant sur son sein
Et un garçon dansait étourdi par tant d’invisible dans l’air
Nul ne voit, nul n’entend, tout se prépare et signes qui s’égarent
Le vieillard un instant troublé, de ses doigts malhabiles
Dessine sur la vitre embuée le présent éternel
De tout ce qui n’est plus et lui sourit encore